Notre prudence nous a bien guidé lorsque nous avons décidé de nous installer tout près d'eux et de leur demander conseil: il y a des cactus très petits et très piquants cachés de l'autre côté du chemin, il ne faut pas se mettre sous un eucalyptus car ils laissent parfois tomber des branches énormes, et les poissons-chats ont des piquants qu'il faut éviter comme ça. Sans eux, Alain aurait encore plus de bobos! Aujourd'hui il a été piqué par une fourmi (certaines sont énormes!) et mordu par un feu trop grand sous une grille inadaptée.
En règle générale nous avons beaucoup appris des "vieux routards" d'Australie. Dans les lieux de camping libre, tel celui où nous sommes maintenant, il y a toujours un ou deux couples à la retraite qui voyagent ainsi depuis longtemps. Les petits adorent visiter leurs caravanes (je dois dire que moi aussi), et leur attitude chaleureuse, "no worries" typique australienne et pleine d'humour est très accueillante et rassurante. Vers la rivière Mann, c'étaient Rita et Richard, l'inénarrable Pamela, et le pêcheur sans nom.
Benoît a ENFIN une canne à pêche dans les mains. Il en rêvait depuis des années, et il se débrouille très bien. Plume accroche les vers sur l'hameçon sans sourciller (ce qui la dégoûte ce sont les vieux vers secs), et lance le fil sans canne avec grâce et facilité. Moi je suis comme Perceval, dans Kaamelot: je préfère pêcher sans appâts, voire sans hameçon. Alain a acheté une encyclopédie de la pêche en Australie, qu'il mémorise en parallèle des règles de Dungeons and Dragons, et même Léon arrive à lancer l'hameçon jusqu'au milieu de la rivière.
On a encore rien choppé (peut-être la crème solaire sur les mains: une grosse erreur de débutants, ça chasse les poissons) mais David a pris et relâché deux poissons ce matin. Un cod pris un jour avant la date d'ouverture de la pèche (et trop petit), et un poisson-chat à queue d'anguille protégé.